Bien cultiver est devenu une affaire de spécialistes et de haute technologie
Parmi ses nombreuses initiatives, ROBAGRI accompagne ses membres dans l’exploitation des infrastructures spatiales européennes, composées notamment d’EGNOS, de GALILEO et bientôt du nouveau service HAS pour des positionnements à quelques centimètres près, partout et à tout moment.
L’hétérogénéité intra-parcellaires et le comportement écoresponsable des acteurs du secteur remettent en cause les techniques pour fertiliser les sols. L’automatisation des champs s’impose inexorablement pour optimiser l’usage des intrants (engrais, produits, phytosanitaire, eau, …) et si possible pour s’en passer, comme avec le désherbage mécanique.
Initiée dans les années 80, l’agriculture de précision implique une géolocalisation de précision, et même de haute précision. Loin de tout repère physique, l’agriculture doit positionner ses engins à quelques centimètres près, pour de nombreuses opérations saisonnières. Cette exigence est une condition nécessaire, mais souvent insuffisante pour satisfaire les attentes des opérateurs. Ces dernières ont besoin d’accéder à cette performance rapidement, en tout lieu et de la maintenir avec fiabilité au cours du temps. Les mesures de positions des équipements embarqués doivent donc être résilientes aux contraintes de l’environnement. En effet, les parcelles agricoles sont des zones qui peuvent être, vallonnées, à proximité d’infrastructures ou de lisières lors de demi-tours… Autant de situations susceptibles de perturber les systèmes de géolocalisation par satellite.
Bien maîtrisées, les technologies GNSS sont pourtant d’une étonnante efficacité. Les coûts qui limitaient leurs emplois, deviennent réellement accessibles.
Depuis quelques années, la technologie a progressé divisant le prix des récepteurs par 10, voire par 50 pour les fonctions de bases. Dans quelques années, les satellites GALILEO diffuseront pour tous un nouveau service capable d’atteindre des performances sub-décimétriques. Ce « High Accuracy Service » sera rendu disponible gratuitement dans le monde entier sur la bande de fréquence E6B. En Europe, les performances seront même sous contrôle.
Pour relever tous ces défis, l’association des professionnels de la Robotique Agricole ROBAGRI s’organise pour structurer la filière. A dessein, il s’appuie sur le dynamisme de ses membres, comprenant entre autres des laboratoires nationaux et des laboratoires d’essais, comme GUIDE-GNSS, accrédité ISO17025 par le COFRAC en géolocalisation. Au sein de groupes de travail avec des experts du monde agricole, ils définissent les performances ou les fonctionnalités minimales requises pour satisfaire aux exigences de chaque type de culture. Les futurs « Labels » ainsi constitués sont une aide appréciable pour les professionnels dans leurs choix industriels et la conduite de leurs activités.
Créée en 2017, l’association Robagri vise à développer et à structurer la filière robotique agricole pour répondre à plusieurs enjeux majeurs de l’agriculture comme la transition écologique et la pénibilité du travail. Elle rassemble 85 membres startups et industriels fabricants de robots agricoles, équipementiers de l’électronique, laboratoires de la robotique tout en associant les filières agricoles. Interlocuteur des pouvoirs publics, RobAgri favorise les transferts de technologie et a pour mission première de produire des connaissances, des méthodes et des exigences communes sur des thèmes transversaux comme l’adaptation des robots aux besoins des agriculteurs, la normalisation, la sureté, les essais et l’ éco efficience. Récemment l’Etat a confié à RobAgri la mission de piloter un Grand défi Robotique agricole afin que dans 5 ans les agriculteurs disposent de nouvelles solutions robotisées adaptées.
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©Photo fournie par Naïo Technologies